Nous avons fait un court saut en Alsace qui fera l'objet du prochain article dès que je pourrais récupérer mon appareil photo resté au hangar. Lors d'un vol de la deuxième journée il m'est arrivé un incident (non technique) dont les conséquences auraient pû être importantes pour ma licence, mon portefeuille et mon casier judiciaire. Après le départ de l'aéroport de Mulhouse-Habsheim, en longeant le Rhin on arrive assez rapidement, surtout en RV près de la centrale nucléaire de Fessenheim. Toutes les centrales nucléaires françaises sont entourées d'une zone interdite de survol de 5km de diamètre. (La zone de Fessenheim s'arrête sur le Rhin, à la frontière allemande du coté est). J'avais bien noté cette zone et prévu de virer à gauche avant de l'atteindre, mais quelques instants de distraction on suffit à ce que je pénètre dans la zone. Lorsque je m'en suis aperçu, j'ai fais un assez violent virage à gauche pour en sortir rapidement. J'estimai avoir pénétré de 300-400m dans la zone. Je m'attendais à recevoir une petite visite une fois de retour à Habsheim, mais il n'y avait personne. Nous sommes ensuite reparti vers la région parisienne en survolant les Vosges, et c'est Colmar Info qui m'a demandé si j'avais déjà fais un vol un peu plus tôt. Il m'ont informé qu'ils avaient reçu une information du radar de surveillance militaire que je devais contacter après mon atterrissage à destination. A l'arrivée, j'ai contacté le personnel militaire de permanence pour que nous puissions nous expliquer. j'ai assumé la responsabilité de l'intrusion dans la zone interdite, la personne a reconnu que j'avais pénétré d'une distance assez faible et pris rapidement un cap de sortie de zone dès la constatation de l'erreur. Elle m'a fait un rappel ferme sur les obligations du pilote en terme de navigation et d'évitement des zones interdites. Il m'a été indiqué qu'il n'y aurait pas de dépôt de demande d'infraction et qu'il serait souhaitable que je fasse part de mon expérience à mon aéro-club sous la forme d'un retour d'expérience et d'un rappel des règles. N'étant pas membre d'un aéro-club j'ai suggéré le lendemain de faire ce retour d'expérience à travers mon site internet. Voici le pourquoi de cet article. Une fois de retour à la maison j'ai reporté la trace GPS du vol sur la carte de la région, voici ce que cela donne. L'intrusion dans la zone rouge est indéniable. Que retenir de cette expérience : - lors de la navigation proche de zones à risque (interdites, réglementées...), il ne faut oublier le deuxième commandement de la maxime "Aviate, navigate, communicate" (Piloter, naviguer, communiquer). - j'aurai pû dès que j'ai constaté mon problème contacter l'information de vol pour les tenir au courant et peut-être encore gagner un peu de temps sur l'information aux autorités - si j'avais contacté l'information de vol dès la sortie du circuit d'aérodrome de Habsheim, il est probable qu'elle m'aurait dans la mesure du possible averti du risque d'intrusion - lors du contact avec les militaires j'ai compris que la surveillance de ce type de zone était précis et constant et qu'il fallait en cas d'intrusion s'attendre à des conséquences. j'ai eu le sentiment que d'assumer les faits, de ne pas refuser le contact, de faire ce contact le plus rapidement possible permettait de clarifier la situation et peut être d'éviter de lourdes sanctions. - enfin, et c'est une constante en aviation, on a toujours une petite tendance à sous-estimer ses écarts je pensais avoirs fait 300-400m, en fait l'intrusion est de 600m au moins.
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